"Pour moi, le dialogue doit être totalement utile"

Joël Pommerat, Dialogue n°2 avec Jean-François Perrier
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"Autrefois tu me disais tout"... Figaro, III, 5

Photo : Elisabeth Carrechi.

Thanks to my eyes

Opéra de Joël Pommerat et Oscar Bianchi

au Théâtre National de Bruxelles

d'après Grâce à mes yeux, et à partir de son adaptation en livret par Joël Pommerat

Thanks to my eyes, une parabole œdipienne servie par une richesse d'invention
sonore, un juste équilibre instrumentistes-chanteurs.


Sur une fable de Joël Pommerat aussi belle qu’archaïque, l’épopée intérieure d’un fils qui résiste à son père et s’efforce de comprendre l’existence, Oscar Bianchi compose une musique de chambre sans cesse inventive, qui cherche à épouser toutes les intensités de l’apprentissage.

Anti-héros qui ne parvient pas à endosser l'héritage paternel, symbolisé par un costume de clown trop large et trop long, ce personnage à la dérive concentre toute l'étrangeté mélancolique du livret, comme de la musique. Cette figure de bouffon paumé et désœuvré appelait sans doute la référence au Pierrot lunaire de Schoenberg : d'où cette intrusion de l'un des poèmes d'Albert Giraud mis en musique par Schoenberg, Evocation (« Madonne des hystéries »), chanté en français par l'une des sopranos, parenthèse qui fait surgir en négatif tout ce que refuse l'art de Bianchi comme celui de Pommerat – l'outrance expressionniste.


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Le dialogue :


Le théâtre : "un champ de forces", Antoine Vitez


Cercles/Fictions, Joël Pommerat


Lassé de la sur-communication et du bavardage qui remplissent la société actuelle, ses mises en scène remettent en question le théâtre dialogué, en privilégiant d'autres formes de communication.

Grâce à mes yeux, Joël Pommerat


Une école du spectateur, aujourd'hui (ou une école du regard) :

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"L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible", Paul Klee



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L'évolution de la relation du rapport dominant-dominé au théâtre :

du XVIIème siècle au XVIIIème siècle


L'éducation des pères et des mères : l'école des femmes et des maris

"-- Non, vous ne m'aimez pas comme il fait que l'on aime"

Célimène à Alceste dans Le Misanthrope, Molière

Les mariages forcés :

"Je suis le maître, je parle : allez, obéissez" , Molière, L'Ecole des femmes


Le Comte :

... Autrefois tu me disais tout.

Figaro :

Et maintenant je ne vous cache rien.


Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, III, 5


"Tempo è galant'uomo"


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Diderot, Le Paradoxe sur le comédien (1773-1777 ; publication posthume, 1830)


« Si le comédien était sensible, de bonne foi, lui serait-il permis de jouer deux fois de suite un même rôle avec la même chaleur et le même succès ? »

Le Paradoxe sur le comédien, Diderot, 1773


Si le comédien était sensible, de bonne foi, lui serait-il permis de jouer deux fois de suite un même rôle avec la même chaleur et le même succès ? Très chaud à la première représentation, il serait épuisé et froid comme un marbre à la troisième. Au lieu que, imitateur attentif et disciple réfléchi de la nature, la première fois qu'il se présentera sur la scène sous le nom d'Auguste, de Cinna, d'Orosmane, d'Agamemnon, de Mahomet, copiste rigoureux de lui-même ou de ses études, et observateur continu de nos sensations, son jeu, loin de s'affaiblir, se fortifiera des réflexions nouvelles qu'il aura recueillies ; il s'exaltera ou se tempèrera et vous en serez de plus en plus satisfait. S'il est lui quand il joue, comment cessera-t-il d'être lui ? S'il veut cesser d'être lui, comment saisira-t-il le point juste auquel il faut qu'il se place et s'arrête ?

Ce qui me confirme dans mon opinion, c'est l'inégalité des acteurs qui jouent d'âme. Ne vous attendez de leur part à aucune unité ; leur jeu est alternativement fort et faible, chaud et froid, plat et sublime. Ils manqueront demain l'endroit où ils auront excellé aujourd'hui ; en revanche, ils excelleront dans celui qu'ils auront manqué la veille. Au lieu que le comédien qui jouera de réflexion, d'étude de la nature humaine, d'imitation constante d'après quelque modèle idéal, d'imagination, de mémoire, sera un, le même à toutes les représentations, toujours également parfait : tout a été mesuré, combiné, appris, ordonné dans sa tête ; il n'y a dans sa déclamation ni monotonie ni dissonance. La chaleur a son progrès, ses élans, ses rémissions, son commencement, son milieu, son extrême. Ce sont les mêmes accents, les mêmes positions, les mêmes mouvements ; s'il y a quelque différence d'une représentation à l'autre, c'est ordinairement à l'avantage de la dernière. Il ne sera pas journalier : c'est une glace toujours disposée à montrer les objets et à les montrer avec la même précision, la même force et la même vérité. Ainsi que le poète, il va sans cesse puiser dans le fond inépuisable de la nature, au lieu qu'il aurait bientôt vu le terme de sa propre richesse.


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Ecoutez la rediffusion de l'émission de Raphaël Enthoven sur France-Culture "Les Nouveaux chemins de la connaissance" : entretien avec Raymond Trousson sur le théâtre de Diderot et Le Paradoxe sur le comédien.

* Raymond Trousson, professeur émérite de l'Université libre de Bruxelles et biographe de Diderot


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La comédie (classe de 2de) : Le Misanthrope de Molière


"Le Contemplateur"

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ETRE ou PARAITRE ?


VRAI-FAUX ?

ART-ARTIFICE ?


Comment l’ « hybris » se manifeste-t-elle dans les comédies de Molière ?

ou

Comment Molière exprime-t-il le blâme ?

« Castigat ridendo mores »


1664 – les 3 premiers actes de Tartuffe

1665 - Dom Juan

1666 – Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux

1668 - Amphitryon ; L'Avare ou l'école du mensonge (comédie en 5 actes et en prose)

1669 - Tartuffe

1669 - Le Bourgeois gentilhomme

1671 - Les Fourberies de Scapin (farce à l’italienne)

1672 – Les Femmes savantes

1673 - Le Malade imaginaire



"Castigat ridendo mores"

(devise de Molière empruntée à la Commedia dell'arte)


I. La "vis comica" de Molière :


Les canevas et les personnages de la "Commedia dell'arte" :

Jeux de masques, d'esquives et d'affrontements : la fourberie des valets de comédies sur le modèle d'Arlequin...

Du comique de farce aux comiques de situation et de caractère dans les hautes comédies de moeurs et de caractère de Molière :


de Saganarelle à La Flèche et à Scapin ...

de Dorine à Martine...


Comment la relation dominant-dominé évolue-t-elle dans les comédies de Molière ?

de Dorante...

Valère...

Trissotin...

à

... Tartuffe ...

et ... Dom Juan ...



II - L'évolution des relations maîtres-valets du théâtre baroque aux XVIIème et XVIIIème siècle français :


XVIIème siècle : le rapport dominant-dominé dans les comédies de Molière

Dorine-Orgon dans Tartuffe

Dom Juan-Sganarelle dans Dom Juan

Philaminte-Martine dans Les Femmes savantes

Harpagon-La Flèche (Valère, Maître Jacques) dans L'Avare

Scapin-Géronte dans Les Fourberies de Scapin


XVIIIème siècle : les retournements de situation (avec notamment les travestissements dans les comédies de Marivaux et de Beaumarchais)

Arlequin et son maître dans le théâtre de Marivaux

Figaro et le Comte Almaviva dans la trilogie de Beaumarchais


Jacques le fataliste et son maître, Diderot


Les comédies de Molière :

L'Avare
: I, 3 (cf. L'Aulularia de Plaute)
Dom Juan : II, 3

Les Femmes savantes : comédie de moeurs en 5 actes et en alexandrins (notamment sur l'éducation des filles)

I, 1 (1ère partie : v.1 à 72; 2ème partie : jusqu'à la fin); I, 2 (v. 181 : "Vous triomphez ma soeur" à la fin); I, 4; II, 3; II, 6 (1ère partie : du début à 457 : "Pis" ; 2ème partie : du v. 458 : "Comment diantre, friponne" à la fin) ;); II, 7 (du début à 561 : "Mais vous en faites vous d'étranges en conduite"); III, 3 (v. 969 à la fin ; ou v. 898 : "Avez-vous vu un certain petit sonnet... ?")

Le Misanthrope : I, 1 ; I, 2 (à partir du vers 376 : "Franchement, il est bon à mettre au cabinet"; II, 1 ; II, 4 ( à partir du vers 650 : "Pour bien peindre les gens vous êtes admirable" ; III, 1 ; III, 4 (coupes possibles : vers 893-904); IV, 3 (à partir du vers 1332 : "Pourquoi désavouer un billet de ma main?" ; coupes possibles : v. 1381-1384 ; 1401-1409); scène dernière (jusqu'à : "La solitude effraye une âme de vingt ans")



Molière, "Le Contemplateur"



"Je suis le maître, je parle : allez, obéissez" (Corneille, Sertorius, et Molière, L'Ecole des femmes).

Imaginez deux scènes de théâtre, l'une comique et l'autre tragique, dans lesquelles figurera cette réplique.


"Hors d'ici tout à l'heure, et qu'on ne réplique pas !"


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Le comique de caractère : la haute comédie de mœurs et de caractère


« Changez le dénouement de la plupart des comédies de Molière et elles deviennent des tragédies. »

Qu’en pensez-vous ?


DOSSIER :

Fiche auteur

Résumé et schéma dramatique

Fiche : le comique (de farce  burlesque : mots, gestes  , de situation, de caractère)

Pages d’anthologie et citations

Analyse de la comédie : « catharsis » et « mimesis » (cf. problématiques)

Impressions personnelles


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LE PORTRAIT - L’ELOGE et LE BLAME (cf. La Bruyère, Les Caractères : excès et juste milieu)


Une enquête sur la place du sujet dans l’histoire de la communication et de la représentation


Vocabulaire : genre, registre ; dramaturge, spectateur ; dialogue et didascalies(internes/externes) : réplique, tirade, monologue


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Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux (1666)

Malade, en désaccord avec Armande, Molière s’éloigna quelque temps du théâtre pour achever cette comédie dont la représentation déconcerta le public qui accueillit toutefois avec plus de chaleur la farce du Médecin malgré lui (1666)

Avec Le Misanthrope, la comédie française classique accomplissait sa lente mutation de comédie d’intrigue en comédie de caractère, même si Le Misanthrope, à la différence de Phèdre (qui offre dans la tragédie, dix ans, offre le même type de mutation) est une succession de tableaux réunis par un fil alors que la tragédie demeure conformément à la tradition pourvue d’une véritable intrigue.


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L'émission « La grande librairie » du 12 novembre était consacrée à Molière avec, parmi les invités, Denis Podalydès (et des extraits de la représentation de L'Avare à La Comédie française)

Vous pourrez vous inspirer de son interprétation d'Harpagon pour votre audition de scènes comiques ( et ajouter la scène du quiproquo à votre répertoire : "les beaux yeux de ma cassette"...)

http://www.france5.fr/la-grande-librairie/index.php?page=article&numsite=1403&id_article=14132&id_rubrique=1406

L'argumentation : le théâtre - Comédie et tragédie (classe de 2de)

Sujets de dissertation : comédie et tragédie (classe de 2de)



Sujet 1 : A Athènes, dans l'Antiquité, les citoyens assistaient en masse aux représentations théâtrales. Le théâtre était considéré non seulement comme un divertissement, mais aussi comme un moyen d'éducation morale et civique.

Les pièces que vous avez étudiées vous paraissent-elles pouvoir remplir ce double rôle ?


Sujet 2 : "Le théâtre est un champ de forces, très petit, mais où se joue toujours toute l'histoire de la société, et qui, malgré son exiguïté, sert de modèle à la vie des gens."

A l'aide d'exemples précis, vous analyserez, commenterez et discuterez éventuellement ce jugement du metteur en scène Antoine Vitez.


Sujet 3 : "Ce qui caractérise la tragédie, si nous donnons à ce mot son sens rigoureux, c'est le fait que les conflits y sont essentiellement insolubles".

Que pensez-vous de cette définition de la tragédie donnée par Lucien Goldmann dans Structure de latragédie racinienne ? Les tragédies que vous connaissez sont-elles de nature à l'illustrer ?


Sujet 4 : "Le théâtre, c'est être réel dans l'irréel" a dit Victor Hugo.

Qu' en pensez-vous ?


Sujet 5 : P.-H. Simon, un critique contemporain, affirme : "Un texte dramatique est un texte littéraire conçu en vue d'être représenté ; sa nature est double : il n'existe pas sans un style, appréciable à la lecture, et, pourtant, ses valeurs propres ne peuvent jaillir pleinement que par le jeu théâtral, par la représentation."

Vous commenterez ce jugement en illustrant votre développement d'exemples variés et précis empruntés aux œuvres théâtrales que vous avez étudiées.


II. Sujets sur le Classicisme :


Sujet 1 : L'écrivain italien Italo Calvino tentait de dire ce qu'on entend exactement par les termes d'"œuvre classique" et proposait cette définition : "Un classique est un livre qui n'a jamais fini de dire ce qu'il a à dire."

Vous commenterez cette définition en vous demandant dans quelle mesure elle s'applique aux pièces de théâtre "classiques" que vous avez étudiées.


Sujet 2 : "Il nous faut du nouveau, n'en fût-il plus au monde", proclame l'Apollon de La Fontaine.

Pensez-vous que les pièces de théâtre "classiques" ont fait leur temps et que les jeunes de l'âge atomique doivent étudier seulement des œuvres théâtrales contemporaines ?


III. Sujets sur le comique :


Sujet 1 : Le comique n'a-t-il dans une œuvre qu'une fonction de divertissement ?

Vous fonderez votre réflexion sur les comédies que vous avez étudiées.


Sujet 2 : "On ne peut pas faire de bon comique sans philosopher un peu".

Que pensez-vous de cette définition du comique donnée par Raymond Devos et pensez-vous qu'elle puisse s'appliquer aux pièces comiques que vous avez étudiées ?




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Sujets de dissertation sur le théâtre : texte et représentation (classe de 1ère)

SUJET 2011 (série L) :

Au théâtre le rôle du metteur en scène peut-il être plus important que celui de l’auteur ? Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les textes du corpus sur ceux que vous avez étudiés en classe, sur vos lectures personnelles et sur votre expérience de spectateur.


Sujet EAF 2004 :

Dans quelle mesure le costume de théâtre joue-t-il un rôle important dans la représentation d’une pièce et contribue-t-il à l’élaboration de son sens pour le spectateur ?

Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur le corpus (textes et annexe), sur les textes que vous avez étudiés en classe, ceux que vous avez lus ainsi que sur les spectacles que vous avez pu voir.

*****

Sujets de dissertation : texte et représentation (classe de 1ère)

Le texte théâtral est-il suffisant en lui-même pour monter un spectacle ?

Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les textes du corpus, sur ceux que vous avez étudiés en classe, vos lectures personnelles et votre expérience de spectateur (Pondichéry - juin 2002)

"Le personnage dramatique ne commence vraiment à vivre que sur scène. Les diverses interprétations qu'on peut en donner le modifient de façon sensible. […] L'interprète, au théâtre, mérite amplement son nom : il transpose, si fidèle soit-il", affirme Maurice Descotes dans Les Grands Rôles du théâtre de Racine (1957).

En vous appuyant sur les documents du corpus et sur les pièces de théâtre que vous connaissez, montrez que le personnage de théâtre n'est pas figé, mais qu'il est en constante création et mutation.

"Voilà le fond dont on eût pu faire, avec un égal succès, une tragédie, une comédie, un drame, un opéra, etc. […] Le genre d'une pièce, comme celui de toute autre action, dépend moins du fond des choses que des caractères qui les mettent en œuvre."

En vous appuyant sur le corpus de documents et sur les pièces que vous connaissez, vous commenterez et apprécierez cette affirmation de Beaumarchais.

Faut-il, selon vous, rechercher au théâtre une reproduction fidèle de la vie ?

Justifiez votre réponse en vous appuyant sur les textes du corpus et sur vos connaissances personnelles.

Gilles Aillaud affirme qu'il est des pièces qui ne sont pas à "représenter mais à lire".

Vous réfléchirez sur ce propos en vous aidant du corpus, des œuvres que vous avez étudiées en classe et de votre expérience de spectateur.

"Les pièces de théâtre sont faites pour être jouées. "

Discutez cette affirmation de Molière. Vous vous demanderez ce que perd une pièce à être seulement lue. Vous vous appuierez sur les textes du corpus et sur vos lectures et expériences personnelles.

P.-H. Simon, un critique contemporain, affirme : "Un texte dramatique est un texte littéraire conçu en vue d'être représenté ; sa nature est double : il n'existe pas sans un style, appréciable à la lecture, et, pourtant, ses valeurs propres ne peuvent jaillir pleinement que par le jeu théâtral, par la représentation."

Vous commenterez ce jugement en illustrant votre développement d'exemples variés et précis empruntés aux œuvres théâtrales que vous connaissez.

Vous vous demanderez ce qui, depuis l'Antiquité, pousse les hommes à écrire des pièces de théâtre et à assister à des représentations.

Dans Notes et Contrenotes, Ionesco compare les pièces de théâtre à un match.

Que pensez-vous de cette comparaison ? Dans un développement composé, vous chercherez les points communs entre une pièce de théâtre et un match ; vous indiquerez aussi les limites de cette comparaison. Vous vous appuierez sur vos lectures personnelles et sur votre expérience de spectateur.

Une pièce de théâtre n'est jamais finie ; création collective, elle échappe à son auteur pour renaître chaque fois différente, soumise à des re-créateurs multiples (metteur en scène, acteurs, décorateur, public…).

Vous analyserez cette singularité du théâtre, vous direz en quoi elle peut-être fascinante, mais vous en indiquerez les limites. Vous vous appuierez sur le corpus, sur vos lectures et vos expériences personnelles.

Le théâtre est l'art de la provocation.

Comment peut-on prendre cette affirmation à la lumière des scènes proposées par le corpus ? Vous direz dans quelle mesure vous acceptez cette définition du théâtre.

L'argumentation : convaincre, persuader, délibérer

Sujets de dissertations littéraires : thèse, antithèse, synthèse


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La lutte de Jacob avec l'Ange, fresque d'Eugène Delacroix, Eglise Saint-Sulpice, 1961




Le théâtre : comédie et tragédie (2de) ; texte et représentation (1ère)

Dans quelle mesure le spectateur est-il partie prenante de la représentation théâtrale ?

Vous répondrez en faisant référence au corpus, aux œuvres étudiées en classe, et à celles que vous avez vues ou lues.



Le roman et ses personnages : visions de l'homme et du monde


Sujets de dissertation sur le roman : "la mise en perspective historique fonde l'année de 1ère" (BO nov. 2006)


« La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature ».


Cette citation de Marcel Proust extraite du Temps retrouvé vous permet-elle d'éclairer la façon dont le romancier exprime une pensée sur l'homme et sur le monde ? Vous appuierez votre réflexion sur les romans que vous avez lus et étudiés.


fresque d'Eugène Delacroix peinte dans l'église Saint-Sulpice en 1861.

  1. Commentez ce point de vue du philosophe Alain : "Le thème de tout roman, c'est le conflit d'un personnage romanesque avec des choses et des hommes qu'il découvre en perspective à mesure qu'il avance, qu'il connaît d'abord mal, et qu'il ne comprend jamais tout à fait." (Système des Beaux-Arts, 1920).

Vous prendrez pour exemples les textes du corpus ainsi que les oeuvres romanesques que vous avez lues et étudiées.


  1. Dans son essai sur Les Personnages, Sylvie Germain, romancière contemporaine, écrit : « Tous les personnages sont des dormeurs clandestins nourris de nos rêves et de nos pensées. »

Cette conception du personnage vous paraît-elle partagée par les romanciers que vous connaissez ? Vous appuierez votre réponse sur les textes du corpus et ls oeuvres romanesques que vous avez lues.


  1. André Maurois (1885-1967) écrit : « Un personnage de roman est simplifié et construit. On peut le comprendre. Dans la vie réelle, les êtres vivants sont des énigmes dangereuses. »

Expliquez, commentez et discutez cette appréciation en vous fondant sur les textes du corpus et vos lectures.


  1. Parlant du monde romanesque et de ses personnages, Albert Camus écrit dans L'Homme révolté : « Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion. »

Vous expliciterez et illustrerez ce point de vue à partir de vos lectures romanesques et vous le discuterez si cela vous semble nécessaire.


  1. En parlant de ses héros, et avant d'écrire Madame Bovary, Flaubert déclarait : "Ce qu'ils sont maintenant, ce qu'ils font, ce qu'ils rêvent est le résultat de ce qu'ils ont été, de ce qu'ils ont fait, de ce qu'ils ont rêvé."

Cette affirmation vous semble-t-elle correspondre à la définition d'un personnage de roman ou correspond-elle plus étroitement à celle du XIXème siècle ? Cette conception a-t-elle évolué ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les textes du corpus et sur vos lectures personnelles.


  1. Julien Green (1900-1998) écrit à propos de son roman Leviathan (1928) : "Voici la vérité sur ce livre : je suis tous les personnages."

A partir de votre expérience de lecteur de romans, vous vous interrogrez sur la relation qui unit un auteur à ses personnages dans le cadre d'une fiction romanesque.


  1. Jean-Paul Sartre a dit de Nathalie Sarraute : "Elle a mis au point une technique qui lui permet d'atteindre, par-delà la psychologie, la réalité humaine dans son existence même."

Sartre souligne ici le fait que c'est l'existence même du personnage, c'est-à-dire ses gestes, ses actes, ses paroles, qui constitue sa réalité, et non une analyse psychologique livrée par l'auteur. Que pensez-vous de cette conception de la construction du personnage romanesque ?

Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les textes du corpus et vos lectures personnelles.


  1. On peut considérer à toutes les époques qu'un roman est moderne "si on entend par modernité le mouvement d'une littérature qui, perpétuellement en quête d'elle-même, s'interroge, se met en cause, fait de ses doutes et de sa foi à l'égard de son propre message le sujet même de ses écrits".

En vous appuyant sur les textes du corpus et les romans que vous avez lus et étudiés, commentez cette affirmation d'un critique et dites si vous adhérez à cette définition du "roman moderne".


Jan van Eyck, Les époux Arnolfini, 1434


"L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible", Paul Klee

Objet d'étude : le théâtre


Exemples de questions posées : LE THEATRE


LE THEATRE : les registres : comédie et tragédie


Quelles réactions cette scène suscite-t-elle en vous ?

Quelles sont d'après cette scène les caractéristiques d'un dialogue de théâtre ?

Quel est l'intérêt dramatique de cette scène (de ce monologue) ?

Comment cette scène illustre-t-elle le « champ de forces » du dialogue de théâtre ?

Ce dialogue met-il en scène ce qu'Antoine Vitez appelle « un champ de forces » ?

Cette scène est-elle destinée à divertir ?

Quel est le rôle des didascalies dans cette scène ?

Pouvez-vous imaginer une représentation de cette scène ?

Le texte de cette scène favorise-t-il sa représentation ?

Quels sont les enjeux de ce dialogue ?

Comment l'argument de la pièce apparaît-il dans cette scène ?

Quel est le registre dominant de cette scène ?

En quoi cette scène est-elle comique (tragique) ?

En quoi cette scène est-elle une comédie du XVIIème siècle ?

En quoi cette scène représente-t-elle les valeurs de Corneille ?

Comment les valeurs de Racine sont-elles représentées dans cette scène ?

Comment le dramaturge exprime-t-il le blâme ?

Quel est le rôle de Dorine dans cette scène ?

Quelles valeurs incarne-t-elle ? (Comment ?)


Le théâtre est-il, d'après cette scène, toujours le lieu d'un affrontement ?

Exemples de sujets d'invention : le dialogue argumentatif

Objet d'étude : l'argumentation => exemples de sujets d'invention aux EAF (sujet 3)

LE DIALOGUE ARGUMENTATIF :

vrai ou faux dialogue ? (vraie ou fausse situation de communication ?)

"La forme du dialogue m'ayant paru la plus propre à discuter le pour et le contre",

Dialogues de Rousseau juge de Jean-Jacques, Roussea


1. "Je suis le maître, je parle : allez, obéissez" (Corneille, Sertorius, et Molière, L'Ecole des femmes). Imaginez deux scènes de théâtre, l'une comique et l'autre tragique, dans lesquelles figurera cette réplique.

(corpus : une même situation, des registres variés, Annabac 2003, p. 128)


2. Ecrivez une courte scène théâtrale dans laquelle une Marceline moderne interviendrait devant un auditoire masculin hostile pour réclamer une insertion de plus en plus réelle des femmes dans la société. (corpus : Marivaux, La Colonie; Beaumarchais, Le Mariage de Figaro)

Le dialogue théâtral fera alterner courtes tirades et échange de répliques. Vous pourrez donner des indications de mise en scène ou de jeu d'acteurs (didascalies).

Vous imaginerez librement la situation dans laquelle se trouve placée cette Marceline contemporaine (cadre, interlocuteurs).


3. Imaginez que, dans le prolongement des scènes du corpus, Lisette, Blaise ou Colette se révoltent contre le projet de Merlin et son pouvoir de metteur en scène.

Votre scène théâtrale pourra prendre la forme d'un monologue ou d'un dialogue, ce que la première didascalie justifiera.

(corpus : le difficile métier d'acteur, Annabac 2003, p. 103)


4. Dans l'extrait de La guerre de Troie n'aura pas lieu (texte 4 du corpus des EAF 2002), Andromaque expose le point de vue des femmes et les raisons pour lesquelles elles condamnent la guerre.

Ecrivez un dialogue théâtral dans lequel Hector, l'époux d'Andromaque, expose le point de vue des hommes et les raisons pour lesquelles lui aussi condamne la guerre. Il s'adresse à son père Priam en présence d'Andromaque [Ces deux personnages interviendront nécessairement dans la scène théâtrale].


5. Composez le dialogue qui opposerait La Fontaine, revenu sur terre au siècle des Lumières, et Rousseau au sujet des fables et de leur intérêt. Vous tiendrez compte des textes du corpus, notamment de celui de Rousseau, ainsi que des fables que vous connaissez.


6. Imaginez que, comme Malraux, vous avez eu un "entretien" avec une personnalité de votre époque. Racontez à la manière d'un mémorialiste, en ayant le souci de ne pas "tomber" dans l'autobiographie. Comme Malraux, vous ferez part de vos impressions sur cette rencontre.

(corpus : Mémoire et autobiographie, Annabac 2003, page 221)


7. Rédigez un dialogue où vous essayez de convaincre une personnalité de votre choix (littéraire, politique, scientifique…) de vous faire son autoportrait. Vous userez des procédés de la persuasion et vous pourrez décider si vous parvenez à vos fins ou non.

(corpus : l'autoportrait , Annabac 2003, p. 214)


8. Imaginez un dialogue entre Chateaubriand et l'une de ses sœurs qui supplie le mémorialiste "d'adoucir son évocation" de leur père.

(corpus : Mémoires contre autobiographie, Annabac 2003, p. 228)


9. Le peintre Van Loo défend son oeuvre et tente de démontrer à Diderot que seule la peinture permet de tracer un véritable portrait. L'écrivain estime quant à lui que seule l'écriture permet d'atteindre ce but. Vous présenterez ce débat sous la forme d'un dialogue entre le peintre et l'écrivain et donnerez le dernier mot à l'interlocuteur de votre choix.

(corpus : le biographique, annales zéro, p. 36)


10. Vous vous préparez à écrire votre autobiographie. Vous vous interrogez sur vos souvenirs d'enfance, sur le choix que vous ferez parmi eux, sur les anecdotes que vous raconterez ou passerez sous silence.

Comme Nathalie Sarraute dans l’incipit de Enfance, vous dialoguez avec vous-même.


11. Réécrivez le texte de Jean-Claude Carrière extrait de La Controverse de Valladolid sous la forme de dialogue de théâtre. Utilisez des didascalies. Reprenez tout ce qui relève de la parole dans le texte initial.


12. Réécrivez le dialogue de Diderot : "Entretien d'un père avec son enfant" sous forme de dialogue de théâtre.

Utilisez des didascalies. Transformez en dialogue direct tout ce qui, dans le texte, relève de la parole et peut-être transposé. (réécriture)


débat : l'état de santé d'un prévenu justifie-t-il que ce dernier échappe à la justice ?


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Le "pas de deux" du romancier et de son lecteur, pour une mise en perspective du "réel" ?


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AGON /POLEMOS - PATHOS - POESIS - ETHOS - POLIS


La lutte de Jacob avec l'Ange, fresque d'Eugène Delacroix, Eglise Saint-Sulpice, 1961

"Ni rire ni pleurer mais comprendre", Spinoza, L'Ethique

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"C'est la contradiction qui donne la vie en littérature", Balzac


Bernard, n'incarne-t-il pas la figure du romancier ?

celle du futur romancier d'un "livre à venir" * ?

* expression de Maurice Blanchot, auteur du Livre à venir

parce que

"La jeunesse a contre elle la jeunesse"

Balzac, Illusions perdues

[Bernard, un romancier "en herbe", "en puissance" à l'image du collectif de "poètes" lycéens du roman "générationnel"]

"Pas de deux" : Bernard/Olivier

"Pas de deux" : Edouard/Bernard (agon)

"Pas de deux" : Edouard/Passavant (polemos)

L'itinéraire de Bernard dans Les Faux-Monnayeurs :

de "l'enfant de colère" au "retour de l'enfant prodigue", un itinéraire symbolique.


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* iter (-neris) : le chemin

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Révisions EAF 2011 :

Le roman et ses personnages : visions de l'homme et du monde


Sujets de dissertation sur le roman : "la mise en perspective historique fonde l'année de 1ère" (BO nov. 2006)


« La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature ».

Marcel Proust


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Les figures de Janus et de Protée : d'agon et/ou polemos à polis, poesis et ethos




* à mettre en lien avec les figures de la dissociation, de l'égotisme, du démonisme et du narcissisme (parfois) pervers dans le roman, le théâtre et la poésie et le sentiment de déréliction de "l'artiste" entre Narcisse et Prométhée.

Perspective croisée des 5 objets d'étude pour la recherche d'une esthétique « générationnelle » à partir d'une enquête sur la place du sujet dans l'histoire de la communication et des représentations : littérature et altérité, « l'autre, un sujet en question ».

cf. Otto Rank, Dom Juan et son double

Dans le roman : "le combat contre l'ange", Olivier et Bernard, Edouard et Passavant

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Au théâtre : les "Pas de deux" de Figaro et d'Almaviva (III, 5) à Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute et à Quelqu'un comme vous de Fabrice Roger-Lacan.

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Les Faux-Monnayeurs d'André Gide (1925) :

"La monnaie symbolise ici les valeurs éthiques, au sens où l'éthique est un conformisme aux règles d'une morale, et le faux-monnayeur est celui qui fabrique des raisons morales pour justifier sa conduite."

Jean Delay, Introduction à la Correspondance André Gide - Roger Martin du Gard, 1968

"C'est en écartelé que j'ai vécu"

Gide se dit, "écartelé"mais aussi, Protée...



cf. Gide et l'art de la fugue

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"C'est la contradiction qui donne la vie en littérature", Balzac


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D'Holbach, Essai sur l'art de ramper, à l'usage des courtisans, 1764


L'Homme de Cour est sans contredit la production la plus curieuse que montre l'espèce humaine. C'est un animal amphibie dans lequel tous les contrastes se trouvent communément rassemblés. Un philosophe danois compare le courtisan à la statue composée de matières très différentes que Nabuchodonosor vit en songe. "La tête du courtisan est, dit-il, de verre, ses cheveux sont d'or, ses mains sont de bois-résine, son corps est de plâtre, son coeur est moitié de fer et moitié de boeu, ses pieds sont de paille, et son sang est composé d'eau et de vif-argent.


Il faut avouer qu'un animal si étrange est difficile à définir ; loin d'être connu des autres, il peut à peine se connaître lui-même; cependant il paraît que, tout bien considéré, on peut le ranger dans la classe des hommes, avec cette différence néanmoins que les hommes ordinaires n'ont qu'une âme, au lieu que l'homme de Cour paraît sensiblement en avoir plusieurs. En efet, un courtisan est tantôt insolent et tantôt bas ; tantôt de l'avarice la plus sordide et de l'avidité la plus insatiable, tantôt de la plus extrême prodigalité, tantôt de l'audace la plus décidée, tantôt de l'arrogance la plus impertinente, et tantôt de la politesse la plus étudiée; en un mot c'est un Protée, un Janus, ou plutôt un Dieu de l'Inde qu'on représente avec sept faces différentes.


cf. Le Mariage de Figaro, Beaumarchais, III, 5


"Faire grandir la personne"


polis poêsis ethos