L'argumentation : les formes et les fonctions du dialogue, de l'essai et de l'apologue

Descriptif n°1 – 1ère ES 1 –



L'ARGUMENTATION : les formes et les fonctions de l'essai, du dialogue et de l'apologue

Littérature et altérité : « l'humanité en question », de l'Humanisme aux Lumières et au monde contemporain


(perspective croisée des 5 objets d'étude pour la recherche d'une esthétique « générationnelle » à partir d'une enquête sur la place du sujet dans l'histoire de la communication et des représentations : « l'autre, un sujet en question »).


Perspective dominante : l'étude de l'argumentation et de ses effets sur le destinataire.


Perspectives complémentaires : l'étude des genres et des registres.


La séquence a été centrée sur l'étude des différentes formes de l'argumentation (directe et/ou indirecte) et le développement de la maîtrise de la comparaison entre plusieurs opinions pour constituer la sienne propre et accéder à la pensée (au double sens étymologique du terme). L'étude de ce groupement en perspective croisée avec le mouvement des Lumières (la lecture analytique de cinq textes du XVIIIème siècle et la lecture intégrale de Candide ou l'Optimisme de Voltaire) vise à apprécier l'engagement des écrivains dans leur réflexion sur l'altérité et leur capacité au dépassement des polémiques pour fonder une méthode anthropologique qui ouvre la voie à la Modernité.


L'étude de la construction du personnage et de la répartition de la parole dans les échanges dialogués (à l'oral comme à l'écrit, dans les textes dramatiques et narratifs), l'entraînement au débat et à la pratique du dialogue délibératif dans le cadre de la préparation à la dissertation littéraire (du plan analytique ou thématique au plan dialectique), l'étude du roman (Le roman et ses personnages : visions de l'homme et du monde) dans le prolongement du cours de 2de (Roman et société, avec notamment l'étude du roman réaliste) et de la poésie (Poésie et déchiffrement du monde) contribuent au développement de l'esprit critique par la pratique de la dialectique et de l'aptitude à s'engager sur la voie de l'élaboration d'une pensée paradoxale pour accéder à une lecture efficace des textes littéraires dans leur rapport au monde et à l'histoire de l'évolution d'une société suivant les perspectives ouvertes par la “poétique” et la “critique” à partir de problématiques convoquant les 5 objets d'étude : poésie et engagement, évolution des formes et renouvellement de l’imaginaire, entre tradition et modernité.


Lectures analytiques :


  1. Montaigne, "Des cannibales", Essais, I, XXXI, 1588-1592 : de "Or, je trouve, pour revenir à mon propos" à "les moindres et imparfaites, par la dernière."

  2. La Fontaine, "le philosophe scythe", Fables, 1668-1693

  3. La Bruyère, "De la société et de la conversation", Les Caractères, 1688 : le portrait d'Arrias

  4. Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1755 : de "Tant que les hommes se contentèrent" à "à la fois la plus abondante en fer et la plus fertile en blé."

  5. Diderot, Entretien d'un père avec ses enfants, 1773 : de "Mon père lui demanda" à " que par mon art et par mes soins il existe un monstre de plus."


Lectures cursives complémentaires de textes : La Controverse de Valladolid, Jean-Claude Carrière

Lecture d'extraits : Gargantua de Rabelais (la description de l'abbaye de Thélème) ; Essais de Montaigne ("Des coches", III, 6) Lecture d'une utopie (ou d'une contre-utopie) : L'Utopie, Thomas More ; Le Prince, Machiavel; 1984, Orwell...

Lecture de fables de La Fontaine et d'extraits des Caractères de La Bruyère

Lecture des Lettres persanes de Montesquieu ou du Supplément au voyage de Bougainville de Diderot

Lecture de L'Ingénu et/ou de Zadig [à prévoir au 3ème trimestre]

[prévoir de lire au 3ème trimestre D'Holbach, Essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans ; L'Ile des esclaves et La Dispute de Marivaux]


Activités complémentaires :

Littérature et altérité, de l'Humanisme aux Lumières : "l'autre, un sujet en question" en perspective croisée avec l'étude du mouvement littéraire et culturel européen : Les Lumières.

Les sorties au théâtre complètent cette formation par l'analyse de l’évolution du théâtre et des mises en scène suivant les perspectives de la construction (ou de la dé-construction) du personnage et d'une intrigue en lien avec les propositions dramaturgiques et scénographiques des textes et de leurs représentations.

La rédaction d'un roman collectif d'apprentissage au 3ème trimestre dans le cadre de l'étude du roman (Le roman et ses personnages : visions de l'homme et du monde) dans le prolongement du cours de 2de (Roman et société, avec notamment l'étude du roman réaliste) : quelle(s) réussite(s) pour demain, au nom de quelles valeurs ?

La rédaction de la préface argumentée d'une anthologie poétique justifiant sa composition (thématique ou chronologique) et ses choix esthétiques (suivant une esthétique de l'effusion et de l'épanchement et/ou de la fracture et de l'effacement).

La justification argumentée de son choix esthétique lors du concours de poésie organisé pour « Le Printemps des poètes » : composition d'un poème à partir d'un tableau et d'un poème (présentation sous forme de diptyque : texte et image) sur le thème : « Poésie et déchiffrement du monde ».


Activités / Lectures personnelles :

Un mouvement littéraire et culturel : "Les Lumières"

Descriptif n°2 – 1ère ES 1 –



Un mouvement littéraire et culturel européen : Les "Lumières"


en perspective croisée :

avec l'étude de l'argumentation sur le thème : Littérature et altérité, de l'Humanisme aux Lumières : "l'autre, un sujet en question"

et le théâtre : lecture intégrale de La Folle journée ou Le Mariage de Figaro, Beaumarchais (1784)


Perspective dominante : l'histoire littéraire et culturelle


Perspectives complémentaires : l'étude des genres et des registres.


La séquence a été centrée sur les valeurs et les idéaux des Lumières, le combat pour les droits de l'homme sur le thème de "l'autre, un sujet en question", en perspective croisée avec les objets d'étude : l'argumentation et le théâtre (Le Mariage de Figaro de Beaumarchais étudié en lecture intégrale).


La lecture intégrale d'un conte philosophique, Candide ou l'optimisme de Voltaire et la lecture analytique de cinq textes complémentaires visent à définir les caractéristiques et les enjeux du siècle des Lumières en France, à approfondir la notion de mouvement littéraire et culturel et à illustrer deux notions à la croisée des genres et des registres : l'éloge et le blâme (étudiés en 2de).


Lectures analytiques :


Montesquieu, Lettres persanes, 1721 : de "Les habitants de Paris sont d'une curiosité" à "Comment peut-on être Persan ?"
Montesquieu, L"Esprit des lois, 1748 : de "Si j'avais à soutenir le droit" à "en faveur de la miséricorde et de la pitié ?"

Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, 1755 : de "Tant que... " à "en blé."
Diderot, Supplément au Voyage de Bougainville, 1773 : de "tu n'es pas esclave" à " ni de tes vertus chimériques."
Diderot, Entretien d'un père avec ses enfants, 1773 : "Mon père lui demanda" à " il existe un monstre de plus."


Lecture intégrale : lecture analytique de 5 extraits de Candide ou l'Optimisme, Voltaire,1759

(interrogation en "lecture intégrale" au bac blanc du 3ème trimestre seulement)
Chapitre 1 : du début à « la meilleure des baronnes possibles. »

Chapitre 3 : de « Rien n’était si beau, si leste " à "Mademoiselle Cunégonde »

Chapitre 6 : tout le chapitre

Chapitre 19 : de « En approchant de la ville" à "et en pleurant, il entra dans Surinam »

Chapitre 30 : de « Candide, en retournant dans sa métairie" à la fin : "mais il faut cultiver notre jardin. »


Activités complémentaires :


Les valeurs et les combats des « Lumières ».

Et, en perspective croisée avec l'étude du théâtre :

L’évolution de la relation maître et valet dans le théâtre du XVIIIème siècle : de Marivaux à Beaumarchais.

Les personnages de Figaro et d'Almaviva : du Barbier de Séville au Mariage de Figaro

["Beaumarchais, l'insolent", le film d'Edouard Molinaro et son making of (sous réserve, suivant l'évolution de la classe) => vendredi 11 février. ]


Lectures cursives complémentaires de textes :

Lecture des Lettres persanes de Montesquieu ou du Supplément au voyage de Bougainville de Diderot

Jacques le fataliste et son maître, Diderot (l'incipit)

Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux, au Théâtre de l'Odéon-Ateliers Berthier

La Folle journée ou Le Mariage de Figaro, Beaumarchais

Les Liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos

[prévoir de lire au 3ème trimestre D'Holbach, Essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans]

[prévoir de lire au 3ème trimestre : L'Ile des esclaves et La Dispute de Marivaux]


Atelier de théâtre envisagé au 3ème trimestre, suivant l'évolution de la classe :

Exercices de diction et de mise en scène à partir de la scène d'exposition du Triomphe de l'amour de Marivaux suivant une proposition de Stanislas Nordey au TNB de Rennes (proposition de la classe) avant l'étude de celle de Stanislavski à sa création, pour commenter de façon plus autorisée celle de Julie Brochen à l'Odéon-Théâtre de l'Europe.


Activités / Lectures personnelles :

Le théâtre : texte et représentation

Descriptif n°3 – 1ère ES 1 => pour les révisions du 3ème trimestre


LE THÉÂTRE : texte et représentation

Perspective dominante : l'étude des genres et des registres


Perspectives complémentaires : l'histoire littéraire et culturelle ; l'intertextualité et la singularité des textes.


La séquence a été centrée sur l’analyse du genre théâtral dans le texte et dans les relations à la représentation (variations selon les genres, les registres, les époques, et les mises en scène).


La lecture intégrale d’une comédie du XVIIIème siècle, La Folle journée ou Le Mariage de Figaro de Beaumarchais et la représentation de mises en scène d'extraits de cette comédie dans le cadre de la classe, ont permis d'étudier le théâtre comme lieu d'échanges et/ou d'affrontements (un « champ de forces », suivant l'expression d'Antoine Vitez) et d'apprécier le lien entre le texte de théâtre et sa représentation, d’analyser l’évolution du théâtre et des mises en scène, et plus particulièrement dans le cadre de ce corpus les fonctions du dialogue théâtral.


Les sorties au théâtre complètent cette formation par l'analyse de l’évolution du théâtre et des mises en scène suivant les perspectives de la construction (ou de la dé-construction) du personnage et d'une intrigue en lien avec les propositions dramaturgiques et scénographiques des textes et de leurs représentations, pour contribuer au développement de l'esprit critique (en perspective croisée avec l'argumentation : convaincre, persuader, délibérer) et nourrir la réflexion sur la place du sujet dans l'histoire de la communication et des représentations dans le cadre d'une enquête « générationnelle » : « l'autre, un sujet en question » (Littérature et altérité : perspective croisée des 5 objets d'étude) qui sera mise en en jeu dans une aventure d'écriture de roman collectif à partir du travail réalisé sur la construction du personnage et de l'intrigue dans le cadre de cet objet d'étude.


Lecture intégrale : lecture analytique de 5 extraits de La Folle journée ou Le Mariage de Figaro, Beaumarchais (1784)

(interrogation en "lecture intégrale" au bac blanc du 3ème trimestre seulement)

1.Acte I, scène 1 : de « Tu prends de l’humeur » à « le racheter en secret aujourd’hui. »

2.Acte II, scène 2 : du début de la scène à « à vous voir aujourd’hui pendant le bal».

3.Acte II, scène 19 : du début à « c’est toi qui payeras pour tout le monde. »

4.Acte III, scène 5 : de «Autrefois tu me disais tout. […] et le paye en sa monnaie.»

5.Acte V, scène 8 : de « Ah ! madame, je vous adore. » à la fin de la scène.


Activités complémentaires :

Les fonctions du dialogue théâtral : "un champ de forces", Antoine Vitez;

L’évolution de la relation maître et valet dans le théâtre du XVIIIème siècle : de Marivaux à Beaumarchais.

Les personnages de Figaro et d'Almaviva : du Barbier de Séville au Mariage de Figaro.

[prévoir de lire au 3ème trimestre D'Holbach, Essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans; L'Ile des esclaves et La Dispute de Marivaux]

"Beaumarchais, l'insolent", le film d'Edouard Molinaro et son making of (sous réserve, suivant l'évolution de la classe)


Lectures cursives complémentaires de textes : Le Barbier de Séville, Beaumarchais

Les comédies et les tragédies lues, vues et étudiées en 2de (notamment Les Suppliantes d'Eschyle, "Théâtre hors les murs" proposé par l'Odéon-Théâtre de l'Europe (6 avril 2010)

Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux

On ne badine pas avec l'amour, Musset

Antigone, Anouilh


Le texte et sa représentation : l'apparition du metteur en scène et son évolution dans l'histoire du théâtre (lecture critique des représentations théâtrales dans leur relation au texte suivant la perspective d'une interview de Roger Planchon et du Memento pour une analyse chorale de Yannick Mancel).

Sorties au théâtre : (dossiers d'analyses critiques des)

Forêts, Wajdi Mouawad, Théâtre de Chaillot [à l'exception de quelques élèves qui avaient des engagements à la rentrée de septembre]

La Cerisaie, Anton Tchékov, Odéon-Théâtre de l'Europe

Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux, Théâtre de l'Odéon-Ateliers Berthier

Les Demoiselles de Wilko, Théâtre de Chaillot (le 27 avril)

Un Nid pour quoi faire, adaptation théâtrale du roman d'Olivier Cadiot par les élèves de l'Option Théâtre de 1ère (Théâtre de l'EABJM, 1er juin)

Audition d'opéras :

Les Noces de Figaro et Don Giovanni de Mozart : les ouvertures et des extraits des Noces de Figaro (I, 1, 2 et 5 et II, 19).


Ateliers de théâtre : initiation au plateau et mise en scène d'extraits du "Le Sang des promesses" de Wajdi Mouawad (au théâtre) ; mise en scène d'extraits du Mariage de Figaro de Beaumarchais ; lecture de "La Lettre aux acteurs", extraite du Théâtre des paroles de Valère Novarina ; mise en scène chorale de la scène d'exposition de Bulbus d'Anja Hilling (dans la classe).

D'autres expériences de plateau sont envisagées, suivant l'évolution de la classe :

Exercices de diction et de mise en scène à partir de la scène d'exposition du Triomphe de l'amour de Marivaux suivant une proposition de Stanislas Nordey au TNB de Rennes (proposition de la classe) avant l'étude de celle de Stanislavski à sa création, pour commenter de façon plus autorisée celle de Julie Brochen à l'Odéon-Théâtre de l'Europe.


Activités / Lectures personnelles :

LE DRAME ROMANTIQUE : On ne badine pas avec l'amour, Alfred de Musset

Pré-correction du commentaire de la scène d’exposition : vendredi 11 février 2011

Le commentaire du prologue de On ne badine pas avec l’amour, Musset, 1834-

Perspective dominante : étude des genres et des registres (Texte et représentation ; comédie et tragédie).

Perspectives complémentaires : histoire littéraire et culturelle ; intertextualité et singularité des textes et des mises en scène.

PROBLEMATIQUE : le langage théâtral dans le texte et dans les relations à la représentation (variation selon les genres, les registres, les époques, et les mises en scène)

Orientations principales :

  • Le théâtre, lieu d'affrontement ("champ de forces", Antoine Vitez) ;

  • La comédie et la tragédie au XVIIème siècle ; la comédie de Marivaux au XVIIIème siècle ;

  • L'évolution du genre théâtral : de l'Antiquité au théâtre contemporain ;

  • Analyse comparée de mises en scènes : texte et représentation dans l'histoire littéraire et culturelle

*****

Pré-correction du commentaire de la scène d’exposition : vendredi 11 février 2011

Un parcours de lecture organisé à partir d’idées directrices :

Partir d’une définition du texte : une scène d’exposition de théâtre romantique, fantaisiste et originale tout en respectant les enjeux d’une scène d’exposition (différents effets d’annonce) ;

Ebaucher des pistes de recherches à partir de cette définition :

    • Les effets d’annonce et de suspense : personnages,intrigue, sujet et registres (En quoi cette scène joue-t-elle son rôle d’exposition ? Qu’apprenons-nous ?)

    • Une structure originale : mise en abyme et symétrie (Comment cette scène d’exposition est-elle construite? Quelle est l’originalité de la présentation de l’intrigue et des personnages ?)

    • Mélange des registres : sérieux et comique (Qu’est-ce qui est comique dans cette scène ?Quels sont les registres qui se mêlent et quel est l’effet produit ?)

    • Définition du drame romantique (En quoi cette scène est-elle caractéristique du drame romantique ? Quel est le rôle joué par le drame romantique dans l’histoire du théâtre ? En quoi cette scène est-elle subversive ?)

Commencer le parcours herméneutique à partir d’un surlignage du texte suivant les questions choisies ;

Organiser le plan du commentaire à partir d’axes de lecture qui rendent compte d’une progression dans les lectures successives du texte suivant un ordre de complexité croissant

Plan proposé :

  1. Les qualités de cette scène d’exposition : texte et représentation

    1. Les principaux effets d’annonce : personnages, intrigue, sujet et registres (une scène d’exposition qui répond aux règles du genre) ;

    2. L’originalité de cette scène d’exposition : structure (symétrie et opposition dans la construction : symétrie et parallélisme, phénomènes d’échos) et mélange des registres une scène d’exposition vivante et amusante, à la fois convenue et surprenante ;

    3. Une mise en scène truculente (cf. texte et représentation) : effets de suspense, comique de situation et comique de farce : thème de la boisson, notamment, pantomime de personnages grotesques (bouffons), comique de mots (de répétition et de contraste; outrance et irrévérence burlesques);

* Pourtant, Musset pensait que son théâtre était fait pour être lu « dans un fauteuil »…

  1. Une scène d’exposition de drame romantique :

    1. Les effets parodiques : caricature du chœur antique et des deux précepteurs (le comique de mots et de caractère) ;

    2. Le mélange des genres : alliance de comique et de sérieux (éléments de tragédie avec la présence du chœur antique, gravité du sujet induit par le titre avec la forme moralisatrice du proverbe et l’annonce de personnages nobles : les jeunes premiers, Camille et Perdican : scène écrite en vers à l’origine dont on peut retrouver quelques traces) ;

    3. Le drame romantique : un théâtre subversif irrévérence de la représentation des deux précepteurs et mélange des registres considéré comme une véritable révolution sociale : « la bataille d’Hernani » en 1830 (cf. texte et représentation) cf. transparent

* Une scène d’exposition composite représentative du drame romantique : un théâtre de divertissement et un théâtre subversif à la fois (engagement des « Romantiques » dans le combat mené contre les « Classiques » : modernité de ce combat idéologique et esthétique ; répercussion sociales et politiques de ce théâtre subversif)

Rédiger l’introduction :

      • Situer Musset dans le courant romantique ;

      • Présenter le texte : commenter les indices donnés par le titre (allure d’apologue ; forme moralisatrice du proverbe) ;

      • Dégager la problématique : poser le problème de la scène d’exposition et de ses conventions ;

      • Annoncer les axes de lecture ;

Rédiger la conclusion :

  • Une scène d’exposition originale et provocatrice qui a choqué mais qui est une réussite, malgré son côté très conventionnel : à l’image de drame romantique, elle est composite et mêle les registres en offrant à la fois une structure classique répondant à une esthétique exigeante de symétrie et d’harmonie et des effets de rupture baroque. Le spectateur est déconcerté par cette scène qui correspond aux critères d’une scène d’exposition classique avec les différents effets d’annonce tout en étant bousculé dans ses habitudes par le mélange des registres. N’est-ce pas là ce qu’on peut attendre d’une scènbe d’exposition ? Emblématique du drame romantique elle est destinée à choquer un public classique tout en captivant doublement l’attention du spectateur partagé entre le rire, comme dans une comédie, et les larmes comme dans une tragédie, mais cela, seul le titre le laisse encore pressentir… Pour l’instant, le spectateur sait seulement qu’il s’agit d’une histoire « romantique » au sens courant du terme, où il va être question d’amour : sans doute entre les deux jeunes premiers, Camille et Perdican…

Rédiger le développement directement sur la copie (une fois seulement que le plan détaillé a été préparé et les introduction et conclusion rédigées au brouillon)

Le théâtre : texte et représentation - Dissertation littéraire

    Pré-correction de la dissertation : vendredi 11 février 2011 => compléter ce plan à l'aide des exemples de textes et de représentations que vous connaissez afin de développer l'analyse d'exemples précis.

    http://tempoedialectique.blogspot.com

Sujet : Le texte théâtral est-il suffisant en lui-même pour monter un spectacle ?


Proposition d’un plan dialectique : définition et illustration


  1. Thèse : Le texte « en lui-même » peut paraître suffisant pour monter un spectacle

De quoi le « texte théâtral » est-il composé ? d’actes, de scènes, de dialogues (ou de monologues), d’indications scéniques (ou didascalies : internes ou externes) ;

Quelles sont les caractéristiques du « texte théâtral » : son oralité, la représentation qu’il suggère ( « mimesis » ), sa double fonction de divertissement et d’éducation ou d’information ( « catharsis » ) ?

Quelles informations « le texte » , « en lui-même » fournit-il au lecteur ou au metteur en scène ?

La double énonciation caractéristique du genre dramatique distingue le « texte théâtral » de toute autre forme de dialogue (dialogue : débat, conversation, dialogue philosophique, roman dialogué, etc.)

    1. le texte (le sujet, l’intrigue, les personnages, etc.) : par exemple, les mariages forcés dans les comédies de Molière ;

    1. les didascalies (internes ou externes) : les didascalies externes se multiplient au XIXème siècle ;

    1. La mise en scène : le « texte » est en principe conçu en vue d’une représentation.

Dans l’absolu, suivant sa définition générique, il ne se suffit pas en lui-même, mais peut aussi se lire dans un « fauteuil » (selon Musset) ou s’étudier en classe.

Problématiser à partir de la réception de « texte théâtral » : par le lecteur, par le metteur en scène, par le spectateur.

Le spectateur n’est-il pas aussi , avec le metteur en scène, co-créateur du spectacle ?

La lecture ou l’étude ne sont-elles pas parfois indispensables pour comprendre le sens profond d’une œuvre dramatique ? (d’où la thèse de Musset de « théâtre dans un fauteuil » ) ;

N’est-il pas paradoxal de dénoncer la passion par le spectacle des passions au théâtre qui est « passion », d’allier le divertissement ( « mimesis » ) et l’éducation ( « catharsis » ) ?cf. la critique de Rousseau des spectacles dans sa « Lettre à d’Alembert »


  1. La représentation : le rôle du metteur en scène (traduction/ trahison / valorisation du texte ? Est-il indispensable ?)

Document : l'interview de Roger Planchon : l'apparition du metteur en scène; l'intérêt de relire des "classiques"; une mise en scène qui "réopacifie" le texte

"C'est l'époque qui parle à travers moi"

Problématique historique : le dramaturge = le metteur en scène ? (Molière, Brecht, Wadji Mouawad... / ) : le metteur en scène = co-créateur (à partir du XIXème siècle) ?

Discuter / choix de mises en scène (scénographie et interprétation des comédiens) : effets sur le texte et la représentation ;

Document : Memento pour une lecture chorale, Yannick Mancel (polycopié)

    1. le choix des comédiens et leur interprétation :


    2. par exemple, l’indécence de Phèdre dans la mise en scène de Patrice Chéreau pour dénoncer la passion criminelle, la métaphore filée de la corrida pour dénoncer l’ « hybris » de la sœur du minotaure (problématiser / impudeur de Phèdre : nudité gratuite, provocation ?) ;

    3. Dom Juan en « picaro » ou en « grand Seigneur méchant homme » ? (problématiser : ridicule, grotesque, paillard ou noble et inquiétant ? ); les différents effets de comique du théâtre de Molière, etc.


    1. Les choix scénographiques (lulière, son, costumes, décors) :

Présence ou absence de costumes « d’époque » , reconstitution historique de la période représentée (Bérénice, Racine dans l’adaptation télévisée de Jean-Claude Carrière, Les Femmes savantes, Molière par « La Théâtrerie » ), actualisation de la mise en scène d’un « classique » (Phèdre, Patrice Chéreau), esthétique du dépouillement (Le Triomphe de l’amour, Stanislas Nordey), etc ; les procédés de mise en abyme et d’ironie dramatique : Orgon caché sous la table dans Tartuffe de Molière ; Néron caché dans Britannicus de Racine, II, 6 ; les travestissements dans le théâtre de Marivaux ; sobriété du décor de Jacques Doillon dans l’adaptation télévisée de Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute.

    1. Interprétation : co-création ou re-création ?

Interpétation des comédiens : jeux outrés ( « surjoué ») ou voix « blanche »… Comparer le théâtre intimiste de Nathalie Sarraute à la tragédie de Racine…

Le jeu « corseté » de Phocion dans Le Triomphe de l’amour de Marivaux mis en scène par Stanislas Nordey au TNB, la distanciation « brechtienne » de son théâtre « engagé »

Déformation ? Trahison du « texte » ? (cf. l’interview de R. Planchon : le metteur en scène « ré-opacifie » l’œuvre)

Problématiser :

Complémentarité de la représentation et de la lecture (ou de l’étude) ;

Séductions de la stratégie du détour (au sens mélioratif comme au sens péjoratif du terme de « séduction » ) ;

La magie de la représentation théâtrale n’est-elle pas détrônée par « le septième art » ?

Cas particulier de la tragédie qui n’est presque plus représentée… Pourquoi ?

L’engagement du metteur en scène peut être plus ou moins affirmé…


A suivre ...


La Dispute, Marivaux - Mise en scène de Vincent Dussart au Théâtre du Lavoir Parisien



Pourquoi être aimé fait-il se sentir plus vivant ?


La Dispute de Marivaux par Vincent Dussart (au Lavoir Moderne Parisien jusqu'au 11 février)

Afin de savoir qui, de l'homme ou de la femme, est le premier infidèle en amour, Marivaux propose une expérience. Quatre jeunes gens, élevés en vase clos depuis le berceau, vont se rencontrer pour la première fois. Sous le regard du Prince, d'Hermiane et du public, ils vont vivre les premières amours.
Au-delà de la fidélité, c'est bien de la relation à l'autre dont il s'agit : qu'est-ce qui se cache derrière le sentiment amoureux, derrière ces sensations bien connues de toute-puissance ou de dépendance ?
Pourquoi être aimé fait-il se sentir plus vivant ?
Des êtres, éperdus du désir de se sentir exister, cherchent à se remplir de l'autre. Face à ce spectacle, Hermiane voit ses certitudes s'envoler. Il ne reste rien d'elle sinon son rôle. Elle non plus ne peut plus jouer…

*****

La Dispute devait initialement être suivie de l'épilogue contemporain Faim de Bernard Souviraa.
La Compagnie de l'Arcade a finalement décidé de ne présenter que La Dispute au Lavoir Moderne Parisien.

"Que de pays ! Que d'habitations ! Il me semble que je ne suis plus rien dans un si grand espace" (Eglé)

Pour interroger l'objet de la dispute survenue entre le Prince et Hermiane, "Qui de l'homme ou de la femme a été le premier infidèle en amour", le Prince offre en spectacle le résultat d'une expérience initiée 18 ans auparavant par son père.
Deux filles et deux garçons pris au berceau et dressés individuellement en vase clos vont pour la première fois se rencontrer et être confrontés à leur propre reflet : la cour et les spectateurs assistent alors à la reconstitution artificielle du commencement du monde et des premières amours.

Après cette expérience, Hermiane s'avance vers le public. Elle ne dira pas le monologue prévu à la suite de la pièce de Marivaux : l'actrice se désolidarise de son personnage. Elle a un corps et elle a faim, dit-elle aux spectateurs qu'elle supplie : qu'ils ne la laissent pas seule. Elle rêve sans y croire d'une fusion où la question de l'identité actrice/personnage ne se poserait plus. Où la faim serait comblée, enfin.

Sentiment d'exister : ce soi qui ne va pas de soi…

En mettant en présence des adolescents élevés loin du regard des autres, Marivaux ne nous brosse pas le portait de l'enfant sauvage, il crée un dispositif qui met en jeu des êtres humains dont le sentiment d'exister a été mis à mal par l'isolement, et la conscience de soi perturbée.

En proie à une sensation de vacuité, les adolescents de La Dispute cherchent à se remplir de l'autre et de l'image d'eux-mêmes que l'autre leur renvoie. Sans construction égotique, ils dévorent leur reflet et s'y perdent. Ce dernier est démultiplié dans La Dispute : reflets dans la rivière, dans le miroir, portrait… Mais surtout, reflets dans le regard de l'autre, dans l'image fantasmée d'eux-mêmes qui leur est transmise.

Marivaux questionne donc la construction de soi au travers de la relation à l’autre : qu'est-ce qui se cache derrière le sentiment amoureux ? Qu’est-ce que révèlent les relations de dépendance qui lui sont associées ?

"Je" et "jeu"

La mise en scène et le travail avec les acteurs consistent à faire ressentir ce trouble de l'ego, à donner à voir cette défaillance du sentiment d'exister.

Les personnages de La Dispute, fonctionnent tous selon le même schéma.

Ils apprennent tout d’abord à dire "je". Puis la rencontre avec l'autre (le "vous") fait vaciller leur conscience d'eux-mêmes, ils ne peuvent plus se définir, et disent "on". Enfin ils fusionnent dans le "nous", et y perdent leur "je".

De ce schéma relationnel est née une gestuelle – un geste est associé au "je". Chaque personnage apprend le "vous" du "je" de l'autre – le "on" est une incapacité à bouger – le "nous" est l'association des deux "je".

Il s'ensuit donc un travail quasi-chorégraphique né du trouble de soi où le ballet des rencontres vient perturber la conscience que chacun a de lui-même.

Une suite pour La Dispute

Polyphème, le cyclope de L'Odyssée, perd son pouvoir lorsque le rusé Ulysse lui crève son œil unique : était-ce donc par le regard que l'ogre était anthropophage ?

C'est ce cannibalisme des yeux qui semble être à l'œuvre dans La Dispute de Marivaux, pièce tardive et décidément à part dans la carrière de son auteur.

À la fin de La Dispute, Hermiane déclare qu'elle en a assez vu et ne désire pas en voir davantage, elle qui était à l'origine si avide de découvrir ce que le Prince avait à lui montrer. Comme les livres, Marivaux nous indique que les spectacles se dévorent, avec cette particularité qu'ils peuvent en retour nous dévorer – nous hanter. Voilà l'expérience à laquelle Hermiane est confrontée, et avec elle le spectateur, puisque leurs regards ici s'abîment ensemble.

Qu'a-t-elle exactement vu, Hermiane ? Sans doute le désir insatiable mettant en péril l'idée courtoise de l'amour complémentaire et parfait. Et les virtuosités langagières de Marivaux d'être abattues en plein vol devant ce constat déchirant : les êtres saisis dans leur essence habitent la rage du désir et l'amour les indiffère.

Pauvre Hermiane qui – trop tard – voudrait ne plus voir... À moins que...

Vincent Dussart, au fil d'une après-midi de confidences, m'a demandé d'écrire un texte sur le vide, pour un épilogue contemporain à La Dispute. Il m'a demandé le vide, je lui ai donné l'avidité, c'est-à-dire la faim. Non l'état mais le besoin effréné.

Il m'est alors apparu que la seule manière d'affronter le ridicule d'écrire un texte « en regard » de celui de Marivaux était de faire venir Hermiane au bord du plateau pour qu'elle s'y dépouille, plus précisément s'y dissolve et qu'apparaisse à nu l'actrice qui l'interprète, pour laquelle ce texte est spécialement écrit. Que l'actrice et le texte d'aujourd'hui prolongent impuissants – impuissants mais affamés – cette trace fulgurante laissée par Marivaux, cette traînée de poudre mise en scène par Vincent Dussart.

Bernard Souviraa

  • La Dispute / Faim a été présentée au mail à Soissons le 17 décembre 2010.