"Amant alterna Camenae", Virgile

Le théâtre : tempoetheatre.blogspot.com
Prochainement en ligne : les sujets d'exposés de rentrée (le théâtre : comédie et tragédie)
A la rentrée : audition de rôles de comédie, puis de tragédie (Corneille ou Racine)

L'argumentation : tempoedialectique.blospot.com

Bibliographie du 2ème trimestre :
après les compositions de février
Portraits, La Bruyère
Fables, La Fontaine
Lettres persanes, Montesquieu
Candide et Zadig, Voltaire
Supplément au voyage de Bougainville, Diderot
La Controverse de Valladolid, Jean-Claude Carrière

Bibliographie du 3ème trimestre : le roman
La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette
Un Amour de Swann, Proust
Le Ravissement de Lol V Stein ou Moderato Cantabile, Marguerite Duras
Les Choses, Georges Perec


La poésie :
tempoepoesie.blospot.com
Les Fleurs du mal, Baudelaire
Poésies de Rimbaud
Lettres à Lou, Apollinaire


Prochainement en ligne : les sujets d'exposés du troisième trimestre.

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La lecture analytique pour l'explication de texte de l'exposé (oral des EAF) et le commentaire (écrit des EAF) : une dramaturgie heuristique à partir d'un parcours herméneutique.


* l'herméneutique est la théorie de la lecture, de l'explication et de l'interprétation des textes, l'étude des phénomènes en tant que signes ou symboles (du grec hermeneutikè, art d'interpréter, et du nom du dieu Hermès, messager des dieux et interprète de leur ordre)

* l'heuristique (ou euristique) est l'art d'inventer, de faire des découvertes (du grec « eurisko » = « je trouve »). La méthode heuristique consiste à faire découvrir à l'élève ce qu'on veut lui enseigner.


La lecture analytique peut se présenter comme une enquête, une forme de dramaturgie de l’explication de texte.

Elle organise la lecture en crescendo interprétatif. On peut parler d’intrigue interprétative , de dynamisme heuristique qui permet de rendre visible et audible l’implicite, de faire apparaître les éléments convergents signifiants qui gravitent autour d’un noyau de sens (le signifié) pour mettre en évidence le fonctionnement du texte et dégager, à partir de ce que Julien Gracq appelle la « cohésion nucléaire » (E = MC2), sa « substantifique moëlle ».


I. Une enquête herméneutique : « Tout est signe, et tout signe est message », Proust


La lecture analytique propose une exploration du texte (« tissage »< « textus » < « texare » = tisser) à partir d’une hypothèse de lecture (l’exposé à l’oral des EAF propose une question inductrice de l’enquête herméneutique, pour le commentaire de l’écrit, il appartient au candidat d’imaginer la question dont la réponse ordonnée par axes de lecture deviendra le fil conducteur de cette exploration du texte). Il convient de proposer une interprétation à partir de constats formels en regroupant ces constats par faisceaux avec d’autres remarques toutes à valeur argumentative, de même orientation gravitant autour d’une même hypothèse heuristique.


L’explication progresse et approfondit l’hypothèse initiale : elle suppose la sélection des éléments essentiels et leur mise en valeur. Chaque expression, chaque terme ne peut pas être analysé avec le même degré d’intensité que le précédent ou le suivant, sans que soit dégagée une perspective (une orientation de la lecture-découverte progressive du texte).


Il importe donc de repérer et exploiter les lieux du texte où se joue la constitution du sens ou sa problématisation, de suivre la trajectoire du texte, de créer des degrés, des reliefs, de synthétiser les effets redondants qui ne seront pas commentés plusieurs fois mais à l’occasion de l’occurrence la plus significative, macrostructuralement.


Dramatiser la restitution du texte : « C’est alors que… » ; « Ce n’est pas par hasard si… » ; « Soudain surgit le motif de… »


Préciser les analyses : « Cette récurrence souligne… » ; « Elle vérifie (met en évidence, renforce, confirme) l’hypothèse initiale… » ; « Comment ne pas voir dans cette occurrence l’enjeu essentiel du texte… ? » ; « Ce faisceau d’images contribue à la mise en scène de… » ; « L’effet provoqué conduit à … » ; « Cette occurrence induit tel autre procédé… » ; « tel effet appelle en écho tel autre effet… »



II. Une dramaturgie heuristique : elle peut se présenter sous la forme d'une intrigue interprétative, procéder par l'examen d'hypothèses de lectures successives comme autant de pièces à conviction d'un procès et s'organiser en un crescendo interprétatif de ce texte dont vous assurez la défense avec « géométrie » et « finesses ».


Votre lecture se présente comme la dramatisation des enjeux argumentatifs d’un procès. Vous êtes l’avocat de la défense de votre propre thèse.


Vous représentez les arguments de la défense de l’hypothèse de lecture proposée.


Vous faites comparaître vos témoins.


Vous organisez votre défense en un crescendo interprétatif autour de la mise en scène d’un témoin crucial : le texte.


Sa comparution est mise en scène par un interrogatoire destiné à collecter les indices qui permettront de construire votre plaidoyer à partir de l’audition de ce témoin incontournable : le texte.


Pour convaincre, voire persuader votre auditoire, chaque mouvement de votre plaidoierie progressera en suivant une hiérarchie : chaque argument de la défense de votre hypothèse de lecture s’organisera à partir d’une stratégie qui s’appuiera sur des faits mis en évidence dans votre système de défense par différents témoignages de ce témoin incontournable : le texte.


Toute citation est citation de ce témoin devant le tribunal du jury ( l’examinateur des EAF) qu’en tant qu’orateur et avocat vous citez dans un crescendo interprétatif comme autant de pièces à conviction propres à étayer le bien-fondé de votre hypothèse.



Vous cherchez à convaincre et à persuader, pour délibérer et ouvrir le débat

(l'entretien avec l'examinateur à la suite de votre exposé oral, par exemple)