QUID ?
Un portrait (moral, en paroles et en action) :
Question : ce portrait peut-il être considéré comme un apologue ?
QUIS ?
Qui est Arrias ?
Quelles sont les lignes de force de ce portrait ?
Ce portrait représente-t-il un éloge ou un blâme ?
Qui est La Bruyère ?
En quoi ce portrait est-il représentatif du Classicisme ?
Jean de La Bruyère, Les Caractères
Le portrait d'Arrias, La Bruyère, 1688 (p. 328) - Rappel de 2de4 (2009-2010)
Littérature et engagement : l'éloge et le blâme
Portraits à travers les âges et les genres littéraires (Séquence 23 - pp. 323-351)
Comment la narration contribue-t-elle à l'argumentation dans ce portrait ?
Ce portrait peut-il être considéré comme un apologue ?
*****
Comment La Bruyère induit-il le blâme dans ce portrait ?
(Comment la narration contribue-t-elle à l'argumentation dans ce portrait de La Bruyère ?)
I. Un portrait en paroles et en actions : la stratégie du détour de l'apologue => une caricature
II. L'expression du blâme au siècle "classique" => une satire
ETRE et PARAITRE (dialectique)
I. Un portrait en paroles et en actions : la stratégie du détour de l'apologue => une caricature
Une argumentation indirecte : la stratégie du détour d'un portrait en action
QUID ? UN PORTRAIT
(un portrait en paroles, en action et en situation => l'apologue)
QUIS ?
Qui est Arrias ?
Qui est La Bruyère ?
*****
I. LE PORTRAIT : QUI EST ARRIAS ?
1. Le portrait : quel est le personnage principal de ce texte ?
Une argumentation indirecte : la stratégie du détour d'un portrait en action
Quels sont les autres personnages en présence ?
De qui est-il question ?
Qui est Séthon ?
Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c'est un homme universel, et il se donne pour tel : il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose. On parle à la table d'un grand d'une cour du Nord : il prend la parole, et l'ôte à ceux qui allaient dire ce qu'ils en savent ; il s'oriente dans cette région lointaine comme s'il en était originaire ; il discourt des moeurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu'à éclater. Quelqu'un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu'il dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l'interrupteur : "Je n'avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d'original : je l'ai appris de Sethon, ambassadeur de France en cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que j'ai fort interrogé, et qui ne m'a caché aucune circonstance." Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencée, lorsqu'un des conviés lui dit : "C'est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive de son ambassade."
*****
2. Un apologue* : un portrait en paroles et en actions
* un apologue : court récit destiné à illustrer une morale
Comment ce portrait est-il composé ?
La variété des discours :
Le discours descriptif
Le discours narratif
Le discours direct : le dialogue
Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c'est un homme universel, et il se donne pour tel : il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose.
On parle à la table d'un grand d'une cour du Nord : il prend la parole, et l'ôte à ceux qui allaient dire ce qu'ils en savent ; il s'oriente dans cette région lointaine comme s'il en était originaire ; il discourt des moeurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu'à éclater.
Quelqu'un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu'il dit des choses qui ne sont pas vraies.
Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l'interrupteur : "Je n'avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d'original : je l'ai appris de Sethon, ambassadeur de France en cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que j'ai fort interrogé, et qui ne m'a caché aucune circonstance."
Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencée,
lorsqu'un des conviés lui dit : "C'est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive de son ambassade."
"Amant alternae Camenae"
*****
3. La caricature : la morale de ce portrait sous forme d'apologue *
* rappel : un apologue est un court récit destiné à illustrer une morale
Quel défaut La Bruyère met-il en évidence ?
(p.328 n° 1)
De quel(s) autre(s) défaut(s) est-il question ?
Quelles sont les lignes de force de cette caricature ?
Quel est le principal défaut du personnage ?
Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c'est un homme universel, et il se donne pour tel : il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose.
On parle à la table d'un grand d'une cour du Nord : il prend la parole, et l'ôte à ceux qui allaient dire ce qu'ils en savent ; il s'oriente dans cette région lointaine comme s'il en était originaire ; il discourt des moeurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu'à éclater.
Quelqu'un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu'il dit des choses qui ne sont pas vraies.
Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l'interrupteur : "Je n'avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d'original : je l'ai appris de Sethon, ambassadeur de France en cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement,que j'ai fort interrogé, et qui ne m'a caché aucune circonstance."
Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencée,
lorsqu'un des conviés lui dit : "C'est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive de son ambassade."
"in cauda venenum" *
* Tartuffe, I, 4 ("Et je vais annoncer à Madame"...) : l'art de la chute
Conclusion partielle du 1er axe de lecture : une argumentation indirecte efficace
La dramaturgie persuasive de l'apologue au service d'une morale : un récit plaisant (le registre ironique) et "enlevé" ; l'art de la caricature (la convergence des effets : lignes de force), de la concision et de la chute (rythme rapide)
=> L'ironie (dramatique)
"Instruire et plaire"
II. L'expression du blâme au siècle "classique"
(p. 328 n° 4, 5 et 6)
CUR ?
Le portrait d'Arrias, La Bruyère, 1688 (p. 328)
ETRE et PARAITRE (dialectique)
Littérature et engagement : l'éloge et le blâme
Portraits à travers les âges et les genres littéraires (Séquence 23 - pp. 323-351)
Comment La Bruyère induit-il le blâme dans ce portrait ?
Un portrait en paroles et en actions : la stratégie du détour de l'apologue => une caricature
L'expression du blâme au siècle "classique" => une satire
Qui est La Bruyère ?
cf. La querelle des Anciens et des Modernes
1. Une dénonciation des excès par la caricature :
l'hyperbole ironique, l'ironie dramatique
(le registre comique : les comiques de situation et de caractère)
2. Un portrait satirique : une dénonciation de l'anti-"honnête homme"
"libido sciendi" et "libido dominendi"
"Castigat ridendi mores"
3. Le "style classique" du "grand siècle" : "le vieux style"
L'art de la composition (la "dispositio")
L'art de la concision : asyndète et litote :
* asyndète : absence de liaison
du grec (étymologie : a- privatif ; syn- : ensemble ; dète : lié)
Figure fondée sur la suppression des liens logique dans une phrase.
* litote : dire peu pour suggérer beaucoup
un maximum d'effets avec un minimum de moyen
"Intelligenti pauca"
cf. LA CONGLOBATION : www.tempoepoesie.blogspot.com
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Ouverture : dialectique de l'être et du paraître
=> L'ARGUMENTATION : l'essai, le dialogue, l'apologue
"L'autre, un sujet en question de l'Humanisme aux Lumières"
=>
LES MOUVEMENTS LITTERAIRES
LES GENRES : LE ROMAN x LE THEATRE x LA POESIE
Le roman et ses personnages : visions de l'homme et du monde
Le dialogue théâtral : "un champ de forces", Antoine Vitez
Fonctions du poète et de la poésie : poésie et déchiffrement du monde
Qu'est-ce qu'une "belle personne"* au XVIIème siècle ?
* La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette
"Sil se vante, je l'abaisse ; s'il s'abaisse, je le vante ; et je le contredis toujours, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il est un monstre incompréhensible"
Pascal, Pensées
Une enquête sur la place du sujet dans l'histoire des représentations :
www.tempoemythe.blogspot.com
www.tempoestyle.blogspot.com
=> correction du devoir d'invention : "Je me reconnais (ou je refuse de me reconnaître) dans la démesure..."