Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux aux Atleiers Berthier (17ème) - Théâtre de l'Odéon







1ère ES 1 et Option Théâtre de 1ère

mercredi 12 janvier - 20h - Ateliers Berthier , 17ème

(L'Odéon - Théâtre de l'Europe)

durée de la représentation : 2h20


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Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux :

créé le 26 février 2009 au Théâtre du Point du Jour, Lyon

Mise en scène de Michel Raskine

Stéphanie Mathieu
costumes Josy Lopez
lumière Julien Louisgrand
assistant Olivier Rey
régie générale Martial Jacquemet
et
l’équipe technique de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

avec

Stéphane Bernard : Arlequin
Christine Brotons : Lisette
Jean-Louis Delorme : Un laquais
Christian Drillaud : Dorante
Marief Guittier : Silvia
Guy Naigeon : Orgon
Michel Raskine : Mario


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"Entendre – (ré)entendre ?– ce qui se dit, voilà l’idée."

Michel Raskine, Note d'intention de mise en scène, avril 2008




Aujourd'hui Directeur du Théâtre du Point du Jour à Lyon, Michel Raskine a débuté au théâtre comme assistant de Roger Planchon pour Par-dessus bord de Michel Vinaver, Tartuffe de Molière, Le Cochon noir et Gilles de Rais de Roger Planchon.



L'interview de Roger Planchon sur l'invention du metteur en scène qui "réopacifie" l'oeuvre :

"C'est l'époque qui parle à travers moi"

"Raskine a choisi de faire jouer ces deux couples d’amants par des acteurs qui n’ont plus vingt ans. L’idée est de refuser le conformisme parfois inhérent aux œuvres classiques, de ne pas tomber dans le piège de « la musique des mots » et de s’obliger à « faire entendre » non pas seulement les mots de Marivaux mais leur sens." Critique du Jeu de l'amour et du hasard, Maud Sérusclat, Théâtre du Point du Jour, 2009

à suivre ...

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Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux au Théâtre du Point du Jour à Lyon, 2009


"L'amour, une chanson douce ?"


Dans son théâtre, et presque dans son salon, Michel Raskine nous présentait hier soir sa nouvelle création. Comme il l’avait fait pour « Huis clos » l’an dernier, il offre à son public une mise en scène décapante d’un classique de la littérature. Il s’agit cette fois de la plus célèbre pièce de Marivaux, « le Jeu de l’amour et du hasard ». Avec un savoureux mélange d’humour, de modernité, de fraîcheur et de profondeur, le metteur en scène lyonnais dépoussière le théâtre du xviiie et redonne à l’œuvre toute l’intensité qui lui revient. À voir absolument.

Le Jeu de lamour et du hasard est une pièce que les lycéens aiment. Elle est relativement brève, le langage est simple, l’intrigue est plaisante. Le père de Silvia a décidé de la marier promptement avec un jeune marquis, Dorante. Elle n’est pas vraiment réjouie par la nouvelle et se méfie. Pour une demoiselle, elle semble en connaître long sur les hommes… Elle décide alors, avec l’autorisation de son père, d’échanger son rôle avec celui de sa servante Lisette, afin de juger (jauger ?) en toute discrétion celui qui deviendra son époux. Ce projet enchante littéralement sa servante (jouée par une étonnante Christine Brotons), et amuse son père et son frère Mario, qui savent en secret que Dorante et son valet Arlequin ont eu la même idée. On sait déjà qu’il n’y aura pas de hasard.


On s’attend donc à une gentille comédie, cela semble très simple. À l’image du décor : quelques canapés d’époque, un escalier et deux portes, quelques tableaux nonchalamment posés par terre, un laquais assis dans un coin de la scène. Un plateau presque vide, en somme. On remarque alors plus facilement quelques détails inhabituels : un ordinateur accompagné de son technicien, à vue et mis en lumière tout au long de la pièce, ou encore un aspirateur dans un recoin. L’entrée des comédiens est tout aussi surprenante puisque Raskine a choisi de faire jouer ces deux couples d’amants par des acteurs qui n’ont plus vingt ans. L’idée est de refuser le conformisme parfois inhérent aux œuvres classiques, de ne pas tomber dans le piège de « la musique des mots » et de s’obliger à « faire entendre » non pas seulement les mots de Marivaux mais leur sens.

Critique de Maud Sérusclat



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Marief Guittier interprète le rôle de Silvia

Elle a fondé avec Gildas Bourdet et André Guittier le Théâtre de La Salamandre, au Havre.

Elle a également travaillé avec Roger Planchon



RASKINE-GUITTIER, LA FIDÉLITÉ


Marief Guittier et Michel Raskine,
une fidélité par vingt fois renouvelée.



Depuis sa première mise en scène en 1984 (Max Gericke ou pareille au même de Manfred Karge*), Michel Raskine a crée 26 autres spectacles. Le point commun entre ces créations ? La présence de la comédienne Marief Guittier dans vingt d’entre eux, du premier au dernier en date.


Le 4 juin 1984, Marief Guittier donnait la première représentation de «Max Gericke ou Pareille au même», la première pièce de Manfred Karge et le premier spectacle mis en scène par Michel Raskine. Elle y incarne le double rôle de Ella-Max Gericke. Vingt-six ans et 243 représentations de Max Gericke plus tard, elle incarne Alice, une ancienne comédienne et femme d’un capitaine d’artillerie qu’elle déteste dans La Danse de mort, de Strindberg.



Hommes, femmes, mode d’emploi
Si la fidélité du metteur en scène à la comédienne ne s’est jamais démentie, c’est que Marief Guittier avec son corps androgyne et sa voix rauque peut endosser tous les rôles. Elle est la femme qui, pour pouvoir survivre, endosse l'identité de son défunt mari dans Max Gericke, la mère rongée par la solitude et le secret dans Mère & fils, Rousseau dans Jean-Jacques Rousseau, Inès, la lesbienne dans Huis Clos, le poète-conteur dans Périclès, Prince de Tyr… Marief Guittier se glisse dans tous les costumes avec la même énergie, la même rigueur et la même justesse.

Fidélité, écarts
Si Raskine et Guittier travaillent ensemble depuis 26 ans, c’est sans doute parce que la surprise est toujours présente. Marief Guittier n’est jamais dans le rôle dans lequel on l’attend et Michel Raskine sait tirer le meilleur de l’actrice. Par ailleurs, Guittier ne travaille pas exclusivement avec ce metteur en scène : on a pu la voir dirigée par Gwenaël Morin, Christophe Perton, Gilles Chavassieux ou Jean Lacornerie.

Dorotée Aznar


* Max Gericke ou du pareil au même de Manfred Karge est en quelque sorte le spectacle fétiche de Michel Raskine, la matrice de son travail. Ce fut sa première mise en scène, voici vingt ans à Lille. Ce coup d’essai fut un coup de maître et scella son compagnonnage avec l’actrice Marief Guittier. Il remonta le spectacle en 1995, pour son arrivée au Théâtre du Point du jour à Lyon, reprise qui fut suivie d’une tournée triomphale. Depuis, Michel Raskine et Marief Guittier ont décidé de reprendre Max Gericke tous les dix ans.


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«Les amoureux de Marivaux sont les premiers amoureux parfaitement purs de notre théâtre, car ils n'ont pas à lutter avec les lois de la cité ou de l'honneur, comme dans Corneille, avec la
fatalité, comme dans Racine, avec des pères avares ou des tuteurs jaloux, comme dans Molière. Non, ils sont seulement aux prises avec eux-mêmes lorsqu'ils voient se révéler dans leur coeur un sentiment inconnu.»

Kléber Haedens, Une Histoire de la littérature française, Grasset, 1970


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Alors que leurs pères viennent de décider de les marier, Dorante et Silvia ne se sont encore jamais vus. Pour "examiner un peu" son prétendu, la jeune fille échange ses vêtements avec sa suivante, Lisette. Mais le jeune homme a eu exactement la même idée : il arrive auprès d'elle sous le nom de Bourguignon, avec son valet Arlequin qui se pavane dans les habits du maître. Une double intrigue s'engage...

Notice sur Le Jeu de l’amour et du hasard, édition de la Pléiade




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Le théâtre de Marivaux : à suivre...